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36*4 MEMOIRES DE PIERRE DE L'ESTOILE.
Ce jour, M. Dauger, advocat en la cour de parlement à Paris, monstra à un mien ami des lettres que j'ai veues, que M. Bodin lui escrivoit de la ville de Laon en Picardie, par lesquelles il lui mandoit que la révolution de Tannée ne passeroit point que n'eussions un repos ; et que ceux qui ne vouloientrompre, maugré qu'ils en eussent, seroient contrains de ploier ; et qu'il se so u vi ns t que tout ce qu'il lui avoit dit estoit avenu. Ce M. Dauger avoit sauve la vie à Bodin aux Barricades.
Ce jour, le colonnel Passart, accompagné de quelques uns qu'on tenoit pour politiques, se proumenant sur le quai de Saint-Germain., refuserent recevoir en leur compagnie Senault, Sanguin et deux autres, pour ce qu'ils estoient des seize : leur disans qu'ils allassent au diable, les tenans plus excommuniés que les hugue-nos, encores qu'ils eussent esté autrefois de la confrairie à laquelle non moins de dix mil à Paris avoient renoncé, depuis la mort du president Brisson
Le mardi sixieme de pe mois, fust advisé aux jLstats de mander au duc de Maienne de venir, et Pen supplier de la part de tous les députés, qui autrement estoient en opinion de se retirer. Le cardinal Pelvé aiant pris la charge de lui escrire, mist au bas de la lettre que M. le légat et le* duc de Feria lui avoient enchargé trés-expressement de lui escrire que sa presence en ce lieu estoit trés - necessaire. Messieurs des Estats aiant veu cette adjonction,. voulurent qu'on rayast ces deux lignes, pour ce qu'ils ne vouloient ni n'entendoient que les estrangers se meslassent aucunement de leurs affaires. Sur quoi ils députèrent M. le president de Nully pour l'aller trouver, et lui porter ceste parole. Auquel le cardinal Pelvé, pour response, lui dit des injures et Tap-
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